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Ma signature
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Azzaro by Loris Azzaro, le premier parfum de la maison et la signature de Loris, est (était) un chypre floral magnifiquement sensuel qui a défini les années 70. Il avait la beauté des créations de mode de Loris, la tendresse de ses yeux et la sensualité que ses vêtements donnaient à une femme. Le seul inconvénient que je lui trouverais, c'est sa légèreté. J'avais l'habitude de posséder un grand flacon à éclaboussures et, bien que magnifique, c'était fugace si je ne m'aspergeais pas. L'extrait est un peu plus riche, mais il n'est pas encore très convaincant. En tête : tubéreuse, gardénia, rose, narcisse En cœur : jasmin, ylang-ylang, iris, pêche, coriandre En fond : vétiver, bois de santal, ambre gris, musc, civette (Courtesy of kl99 bellow) Notes principales parmi beaucoup d'autres, créées par un Maurice Thibond ou Jean Martel relativement peu connu selon la source. Pucci Zadig et Mila Schon (premier parfum, de 1981), que je possède, sont les plus proches en termes de caractère et de profil olfactif ; tous deux sont des chypres audacieux avec des notes charnelles, un clin d'œil fruité d'espièglerie, des fleurs langoureuses audacieuses et de riches notes animales. Arquiste Ella, que je possède également, est aussi une idée très bien exécutée qui s'est inévitablement inspirée d'Azzaro. Pensez à la fin des années 70, à la musique disco, aux robes fluides, aux fêtes nocturnes au bord de la piscine, à Donna Summer, aux discothèques enfumées, aux aldéhydes savonneux, à ce qu'un porteur de Calandre devient la nuit, et vous aurez une idée de l'odeur d'Azzaro. Un étourdissement qui est aussi quelque peu mélancolique, nous rappelant ce qui a été et n'est plus. Azzaro avait de l'émotion, il était vivant ! C'est difficile de dire cela d'un parfum, mais là, je l'ai senti respirer ! Je l'adore et je suis heureuse de retrouver un vieil ami dans le sillage des beautés mentionnées ci-dessus. L'un et l'autre sont le reflet de l'autre, avec leurs différences et leurs similitudes. Mais si je trouve un autre flacon de ce parfum, je l'achèterai à nouveau, car sa vivacité est incomparable ! L'homme ! La décennie 1970-1979 a vraiment donné naissance à quelques-uns des plus beaux parfums jamais créés ! Si vous en trouvez, n'hésitez pas. Ce sont des trésors !
En effet, Guirlandes est très proche d'Anaïs Anaïs comme beaucoup le disent. Mais je dirais que c'est un mélange d'Anaïs + Balenciaga Michelle. Peut-être une touche d'Ysatis aussi. Juste une goutte. Ce Carven moins connu, frais et vivifiant, reprend l'aspect floral vert du 'premier parfum' mais amplifie considérablement les fleurs blanches capiteuses. La tubéreuse et un lys fantôme règnent ici en maîtres, avec une touche d'onctuosité, le genre de parfum qui orne tout, de Chloé à Michelle, jusqu'à Ysatis et Jil Sander N°4. L'odeur et la sensation sont plus proches d'un catalogue de maison brumeux des années 70 que des meubles IKEA aux couleurs pop du début des années 80. Ces guirlandes de fleurs se mélangent à la jacinthe et à des taches de galbanum pour l'effet vert, évoluant vers un mélange capiteux de tubéreuse en premier lieu et de lys en second lieu. Un jardin dans la ville. Je vois Rome. Peut-être parce que le film Tenebrae de Dario Argento me vient immédiatement à l'esprit ! Pourquoi ne serait-elle pas exposée parmi les Hermès et les Chloés qui ornent la scène d'ouverture ? C'est ainsi que Guirlandes devient la sensualité peach fuzz d'Anaïs, évoluée ! Quelques années de plus mais toujours un jeu d'innocence/désir. Et comme j'ai un faible pour Anaïs Anaïs et son proche parent Arrogance Femme, j'adore Guirlandes ! De plus, pour un edt à 90% de volume, ce parfum est un véritable coup de poing, tant par son sillage capiteux que par sa longévité envoûtante !
Cristalle - Edt - Henri Robert & Edmond Roudnitska Bouteille vintage du début des années 80 ou peut-être de la fin des années 70. Bergamote, Petigrain, Galbanum, Citron, Cumin, Basilic, Jacinthe, Chèvrefeuille, Jasmin Pêche, Muguet, Narcisse, Cyclamen Mousse de chêne, Vétiver, Santal, Musc, Patchouli, Civette, Ambre gris Notes officielles pour l'edt vintage original. Tirées de syllektikaaromata.gr, véritable encyclopédie pour qui parle grec. Cristalle est (ou était ?) la reine des glaces Chanel, un titre souvent donné injustement au N°19. Mais sous cette façade froide, il y a des touches d'obscurité et de dureté qui peuvent être indétectables la plupart du temps, mais qui donnent à la fragrance toute sa beauté. Elles l'ancrent - Cristalle vintage a une bonne ténacité - et servent en même temps de colonne vertébrale et de contrepoids pour que le reste des notes puisse briller. Toutes les notes animales n'ont pas besoin d'être au premier plan tout le temps ! Je les adore et je ne m'en lasse pas, mais n'oublions pas qu'il y a un demi-siècle, elles étaient aussi des fixateurs. Et tout parfum digne de ce nom et fier de sa valeur en comportait. Cristalle fait partie de la famille des Eaux fraîches qui ont régné en maître de la fin des années 60 à la fin des années 70. Toutes les maisons en avaient, avec des points communs et des différences. Je ne trouve pas Cristalle glacé, mais frais. Gris avec des taches de vert émeraude. Il y a de la rudesse mais aussi de la gentillesse. La verdeur est compensée par une douce étreinte florale qui adoucit les angles. La fraîcheur des agrumes n'est ni acidulée ni brillante, mais légèrement fermentée. Toutes les eaux fraîches de l'époque faisaient allusion à la fraîcheur, à des gouttes de jeunesse insouciante... un élan de vitalité vivifiante qui n'en était pas moins un prélude à un parfum sous-jacent. Il ne s'agit pas d'une sensation légère et éphémère. Il s'agit d'un parfum qui pétille grâce à son ouverture joviale. Le côté garce glacée, pour moi, c'est la révélation de son aguichage. Sous la voûte verte du galbanum, de la mousse et du vétiver, sous le doux nectar du chèvrefeuille et le fond boisé râpeux... c'est là que l'on trouve un cumin épicé qui n'est pas très différent de l'Eau d'Hermès, plus généreuse, et une douce méchanceté salée qui, comme une bonne vinaigrette, rehausse l'explosion de saveurs. Cette jeune Mademoiselle Chanel a la naïveté et l'éclat frais d'un jour de printemps sans fin, le gris d'un ciel précoce avant que le soleil n'apparaisse, la floraison d'un jardin parisien... mais elle a aussi une réserve, une distance. Un esprit un peu sombre peut-être, quand cette distance devient proximité. Une rigidité Chanel qui ne devient jamais fragilité, mais familiarité. Ce n'est pas le rire insouciant de Diorella, Eau Folle, Y, Eau Vivre... ce n'est pas le garçon manqué d'Ô de Lancôme ou d'Eau de Roche (et de Rochas). C'est la sérieuse et l'intello, celle qui vous fait vous demander ce qui se passe quand les lunettes s'en vont et que la veste tombe...qu'est-ce qu'il y a en dessous ?
L'Eau Dynamisante est l'un des meilleurs exemples d'eaux fraîches citronnées, qui s'assèchent en un magnifique fini chypré. J'en ai épuisé des flacons pendant des années, le gel douche et la mousse, la lotion pour le corps et l'huile sèche. Il est d'une fraîcheur vivifiante, tranchante et tout simplement bienfaisante. Je n'ai pas ressenti ses bienfaits en matière d'aromathérapie (ma ligne d'aromathérapie préférée restera toujours les magnifiques AromaCalm et AromaFit de Lancôme, ainsi que Art of Spa d'Helena Rubinstein), mais par une chaude journée, c'est comme un interminable verre d'eau fraîche avec un quartier de citron. Malheureusement, et cela a toujours été le cas, il a une très faible durée de vie, même lorsqu'il est abondamment recouvert par les autres produits. Un flacon de 200 ml peut me durer un mois avec une utilisation quotidienne. Il m'arrive de faire des folies pour le gel douche, mais même si j'aime son piquant de romarin et de géranium avec sa facette épicée d'œillet et de coriandre, je ne peux pas justifier un flacon chaque mois. Néanmoins, pour tous ceux qui aiment les parfums frais avec une élégance classique, Ô de Lancôme, Eau de Rochas, Diorella, Alvarez Gomez, 4711, Cristalle... c'est un parfum plus herbacé/plus sec/plus chypré qui ne pose pas de problème. 5/5 dans les deux cas !
Je suis une amoureuse avouée du vintage. Tout ce qui date des années 80 et avant a généralement toute mon attention. Le fait d'avoir été dans les années 90 et au début des années 00 lorsque j'étais adolescent me donne des souvenirs et le plaisir que j'ai eu. Mais rétrospectivement, aujourd'hui, je préfère de loin les époques précédant la vague Calone qui a inondé le monde, c'est-à-dire la première moitié du boogie de 1990. Joop, qui date officiellement de 1987, fait résolument penser à 1997 ! Mais je veux dire cela dans le bon sens du terme ! Lourd, rembourré et coiffé en 9, il devrait donner l'impression d'être des années 80. Mais au lieu de cela, il me ramène aux années 90, et à des parfums comme celui-ci, Boucheron, D&G Red cap, Sicily, Addict, Nu, Dolce Vita, Rush, Hypnotic Poison, Jungle, Dune... ce sont des amours majeurs qui me rappellent mes années d'adolescence insouciantes et le plaisir du passé. Joop est une fleur d'oranger ambrée et lourde, parsemée de nuances de vanille et de tonka au milieu de tons chauds et épicés. Ses nuances orange/rouge/brun me réchauffent comme un vin chaud. Certains parfums fonctionnent comme des machines à remonter le temps ; j'ai toujours eu l'impression que Poeme (il partage une résonance olfactive similaire, bien que plus douce) et Tresor représentaient la jeune fille de 8 ans que j'étais devant le comptoir de Lancôme. Joop me transporte dans les magasins de Noël. C'était tellement différent ! C'était vraiment spécial ! Une ambiance chaleureuse, de la musique de Noël, des odeurs chaudes partout où l'on allait, que ce soit les marrons dans les charrettes de rue, les pots-pourris à la cannelle dans les magasins... Joop est un parfum d'hiver pour moi. Sous les lourdes tentures de velours qui cachent un confort ambré très vanillé, où la fleur d'oranger est si lourde et capiteuse qu'elle semble parfois artificielle, où l'œillet, la coriandre, le bois de santal lui donnent du caractère, tandis que de douces aldéhydes l'élèvent... il devient un parfum de confort. Un parfum qui donne l'impression d'être chez soi et qui, en même temps, traverse le froid comme un couteau chaud traverse le beurre. Un oriental doux ou un floral épicé ? C'est un parfum avec un grand P. Un parfum avec de la présence. Un parfum puissant. Et dans les flacons vintage Lancaster, dont je possède deux exemplaires, il y a un gros Sillage et une grosse Longévité. C'est le doigt d'honneur à Calone ; de l'Allemagne avec amour !
CE COMMENTAIRE CONCERNE DANA SYMBOLE, QUI N'EST PAS DANS LA BASE DE DONNÉES. Symbole a deux versions différentes : une version des années 1940 et une version des années 1960. J'ai la version des années 60, mais je pense qu'elle pourrait très bien correspondre à la version des années 40. Je suis également convaincu que le nez est celui de Jean Carles ou de Paul Vacher. Il y a une ressemblance troublante avec Miss Dior et Ma Griffe. Symbole, le parfum qui reste même si vous avez une vie trépidante. Léger mais tenace. C'est ce que disent les publicités, et je crois qu'il faisait partie d'une collection plus large englobant le même thème que Patou avec son Amour Amour, Adieu Sagesse et Que sais Je, mais je ne peux pas en être sûre car il n'y a pratiquement aucune information disponible. Symbole m'accueille avec un air de Miss Dior très guindé. Des aldéhydes, un cœur floral riche en ylang, rose et jasmin. Poudré mais en même temps sérieux. Gras même. Et d'emblée, vert et épicé ! Mais Symbole sent comme un chypre vert et ardent. Non loin derrière, on trouve de la mousse de chêne riche, du cuir, de légères notes animales... le cuir devient proéminent au milieu de la phase sèche, un peu comme dans Bandit et Cabochard. Fumé, épicé, cuiré mais aussi poudre cosmétique. C'est comme si les fleurs devenaient plus riches avec des nuances de gardénia... Longue tenue, bon étalement, et à l'époque un parfum plus abordable comme l'était Dana à l'époque. Une qualité sérieuse sans le prix élevé. Alors que Tabu n'a jamais vraiment cliqué, Symbole et les parfums des années 50 à 70 m'ont toujours semblé plus proches de moi. Un excellent chypre vert et épicé !
Il est difficile d'imaginer aujourd'hui Alliage comme un parfum sportif. Pour commencer, existe-t-il même des parfums sportifs commercialisés pour les femmes aujourd'hui ? Et ce qui est commercialisé pour les hommes est un mélange synthétique de bois/eau/métallique. Ou alors un parfum sucré, un échec de spray corporel Axe. Eh bien, dans les bons vieux années 70, Lauder a imaginé Alliage. Un parfum sportif pour la femme dynamique qui aimait le plein air, faisait de l'exercice et, même dans un environnement humide, reconnaissait la nécessité de sentir bon. Sur un homme ? Tout simplement élégant ! Alliage fait des merveilles pour moi. Au début, je pensais que ma bouteille avait pu être altérée par le temps qui passe (j'ai une bouteille des années 70 d'Eau d'Alliage) mais avec les utilisations suivantes, je réalise que c'est l'odeur qu'elle a et ce que Lauder avait imaginé. Alliage, senti aujourd'hui, est bien plus viril et masculin que 99,99 % des sorties orientées vers les hommes. C'est vert, résineux et cuiré. C'est plein de l'amertume herbacée de la faune, des forêts, de la campagne et même de la côte. Pin, conifères et résines sur des éclats de citron et de bergamote. Le galbanum est TRÈS présent ici. C'est la star principale, avec de fortes doses de mousse, de musc et de lavande. C'est totalement rafraîchissant et revitalisant, et je ne peux m'empêcher de me demander que Jean Martel s'est inspiré de son emblématique Paco Rabanne Pour Homme un an plus tard. Alliage n'est pas floral. Il ressemble plus à un cousin de Bandit et Cabochard d'une manière plus dynamique américaine. Je peux totalement imaginer une femme le porter à un match de tennis, un match de polo ou à l'équitation. Il y a du cuir qui se cache en dessous, avec des nitromuscs puissants, un vétiver très prononcé, et un accord de crème à raser doux que beaucoup, j'en suis sûr, ont apprécié bien au-delà du terrain sportif. C'est dynamique, vivant, apaisant et luxueux à la fois. La simple bouteille angulaire avec son capuchon en argent strié lui va parfaitement. Même en tant qu'edt, il possède, comme tous les Lauder, une ténacité et un sillage impressionnants. Il tient définitivement toute une journée d'activité, avec une fraîcheur de fraîchement embouteillé que j'ai découvert cachée sous sa façade vert profond et marron ! Aujourd'hui, il fonctionne aussi comme un parfum masculin parfait. Il l'a toujours fait, mais le genre des parfums est plus flou aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 4 décennies ; aujourd'hui, la qualité sans genre du parfum est plus célébrée. La triste réalité est que 99,99 % des jeunes (et moins jeunes) d'aujourd'hui fronceraient probablement le nez et le rejetteraient comme une odeur de "vieille dame" ou de "vieux monsieur". Mauvais pour eux, mieux pour nous qui pouvons l'apprécier. 9.5/10 !
Je pense que je dois être la seule à ne pas avoir une overdose de cuir dans Rien. Je trouve que c'est un parfum froid. Métallique. Si quelqu'un me disait que ce parfum s'appelle Secretions Magnifiques, je le croirais probablement.
De l'encens comme dans une église orthodoxe en hiver, après une nuit de forte pluie. Cuillères métalliques servant le vin de communion, chandeliers en fer. Un cierge éteint par la brise des portes qui s'ouvrent. Devant moi, une femme d'Europe de l'Est plus âgée, portant une imitation de Chanel N°5. Cela me gratte le nez mais je m'approche car je veux en sentir une autre bouffée. Extinction des feux. La forte pluie a dû affecter l'alimentation électrique. Dans l'obscurité, la lumière vient de l'extérieur. Et dans le coin de la porte, ce jeune homme portant une veste en cuir fume en regardant à travers la porte vitrée. Je ferme les yeux et je sens les fleurs vendues à l'entrée du cimetière.
C'est Rien. Pour moi. Ce que je ne ressens pas dans l'église de mon rêve mais que je peux sentir dans la vie réelle et qui m'ancre en quelque sorte dans mon rêve (était-ce un rêve ?), c'est un arrière-plan animal. Je ferme à nouveau les yeux. Je m'approche de la porte entrouverte et ce jeune homme porte des kouros. Je l'ouvre et je peux sentir les derniers vestiges de son parfum dans ma chambre.
9/10. Sillage et longévité d'ici à l'éternité.
Je pense que je dois être la seule à ne pas avoir une overdose de cuir dans Rien. Je trouve que c'est un parfum froid. Métallique. Si quelqu'un me disait que cela s'appelle Secretions Magnifiques, je le croirais probablement. De l'encens comme dans une église orthodoxe en hiver, après une nuit de forte pluie. Cuillères métalliques servant le vin de communion, chandeliers en fer. Un cierge éteint par la brise des portes qui s'ouvrent. Devant moi, une femme d'Europe de l'Est plus âgée, portant une imitation de Chanel N°5. Cela me gratte le nez mais je m'approche car je veux en sentir une autre bouffée. Extinction des feux. La forte pluie a dû affecter l'alimentation électrique. Dans l'obscurité, la lumière vient de l'extérieur. Et dans le coin de la porte, ce jeune homme portant une veste en cuir fume en regardant à travers la porte vitrée. Je ferme les yeux et je sens les fleurs vendues à l'entrée du cimetière. C'est Rien. Pour moi. Ce que je ne ressens pas dans l'église de mon rêve mais que je peux sentir dans la vie réelle et qui m'ancre en quelque sorte dans mon rêve (était-ce un rêve ?), c'est un arrière-plan animal. Je ferme à nouveau les yeux. Je m'approche de la porte entrouverte et ce jeune homme porte des kouros. Je l'ouvre et je peux sentir les derniers vestiges de son parfum dans ma chambre. 9/10. Sillage et longévité d'ici à l'éternité.
Qu'est-ce que Parfum d'Hermès ? Un chypre oriental hybride, de la même famille que Dioressence. Ce parfum de 1984, créé par Akiko Kamei, qui n'a jamais eu beaucoup de parfums à son actif, et Raymond Chaillan, a plus de profondeur et plus de rebondissements que les notes ne le laissent penser. Chamade vient à l'esprit immédiatement après l'application. Cette riche poudre de jacinthine avec du galbanum qui se traduit par des notes épicées et sucrées à la fois est portée à 11. Cela sent le parfum à plein nez. Ce que beaucoup décrivent comme étant français. Cette 'Frenchness' est plus apparente dans le cœur, où il suit un chemin similaire à Calèche avec des touches de rose, de jasmin, d'ylang, d'iris... il est cependant beaucoup plus intense, baroque et luxueux. En tant que parfum des années 80, il augmente le volume, ajoutant également au mélange un clou de girofle épicé à l'orange, sans pour autant tomber dans le territoire du pomander de Noël. Le fond, plus long, marie la mousse de chêne à la myrrhe et aux résines, aux baumes et à des fragments de notes animales. Il est cocooning comme n'importe quel oriental, avec la stature et la pose d'un bon chypre. Il est boisé grâce à un santal gras de Mysore. Il est richement coloré, des taches de cuir et quelques herbes enrichissant la base moussue. C'est un sol de forêt où poussent des champignons. PdH est boudoir là où Calèche est équitation. C'est extravagant là où Calèche est guindé. Il est tout à fait unique, car ce genre de chypre oriental n'a jamais beaucoup évolué au-delà de Dioressence, qui était beaucoup plus herbacé. Il a l'éclat des nitromuscs d'antan, bien que dans les années 80 ils aient été pratiquement interdits partout. C'est le même grognement sauvage de la bonne vieille eau de Cologne Chanel N°5, où les notes animales règnent en maître. C'est la même sensation de sentir Miss Dior, Chamade, K de Krizia et, des créations modernes, Mito et Dryad. C'est un aldéhyde poudré, qui enveloppe le vert et le violet pour nous donner une nouvelle nuance de vert, aussi moelleuse qu'un tapis de shag ! Je trouve que c'est vraiment le meilleur Hermès. Je suis également heureuse qu'Hermès ait omis de le mentionner dans la même phrase que Barénia dans le marketing. Les deux ne pourraient pas être plus différents.