Ebene Fume, avec sa cacophonie incandescente de majesté des bois du couchant, ses aiguilles arachnéennes et piquantes de poivre noir à la saveur de feu, et l'ambiguïté mystique de la vibration pin/licorice/camphre du palo santo, est un parfum d'une beauté effrontée, dangereusement intense et dévorant. Fumé, royal et redoutable, une reine tigrée qui a mis le feu à son royaume plutôt que de le voir tomber, l'encens brûle sur un autel de protection, invoquant des saints sombres avec des épées flamboyantes. Des prières désespérées et dangereuses, exaucées de façon magnifique et terrible.
C'est un parfum très puissant. C'est un amour-haine pour moi. C'est merveilleux à distance, mais ça me donne mal à la tête de près. Je ne sens aucune note florale, pas de feuille de violette, pas de rose. Ne pas surdoser absolument. Ceux d'entre vous qui disent que la performance est mauvaise devraient consulter un spécialiste ORL. En gros, c'est DRASTIQUEMENT sec, des braises crépitantes, de la fumée de bois artisanale. Ce n'est pas facile, mais ça vaut probablement l'effort.
C'est comme le petit animal grognon dans Moi, Moche et Méchant. Ça commence par grogner et aboyer, plein de machisme et de bravade, avant de se retourner soudainement et de montrer ses vraies couleurs en tant que petit poilu tout mignon. C'est aussi complexe et dynamique que ce que Tom Ford peut offrir, et à mon avis, cela pourrait être techniquement le meilleur parfum de la marque que j'ai expérimenté. Chaque port est différent selon la température, l'humeur, de nombreux facteurs. J'adore absolument ça, c'est un vrai parfum qui part en voyage avec des rebondissements.