Headmaster s'ouvre sur des fruits rouges bien mûrs, le plaisir de sentir des copeaux de crayon de haute qualité et une explosion de tabac à pipe non allumé et sucré. J'imagine que l'expérience d'être piégé, en tant qu'adolescent maussade, dans un pensionnat huppé pendant l'été peut sentir un peu comme ceci ; tous vos camarades de classe s'envolent pour Amalfi ou la Côte d'Azur, mais votre mère s'est remariée et est en lune de miel en Égypte avec son nouveau mari ; les derniers mots qu'elle vous a adressés, lors d'un appel téléphonique à l'étranger précipité et rempli de parasites, étaient du genre : "....je suis sûre que tu comprends, je t'aime chérie, je te vois pendant les vacances de Noël... !"

Le personnel est réduit à sa plus simple expression, tous les professeurs sont en vacances à l'exception de l'effrayant que personne d'autre que vous n'a jamais vu (c'est bizarre, non ?), mais la cuisinière est une créature bien réelle et solide - elle vous considère comme un amour et vous prépare chaque soir votre friandise préférée : des pommes au four flambées, dont l'ingrédient secret est une généreuse gorgée de bourbon spécial du directeur. Vous le savourez tous les soirs au pied de l'escalier massif, la cuillère dans une main, l'autre glissant langoureusement le long de la rampe en chêne, polie par les mains de toutes les jeunes filles qui, au fil des ans, ont fréquenté cette étrange institution. La lueur dorée du soleil couchant scintille à travers les vitraux ornés des solides portes d'entrée du bâtiment et, entre les grains de poussière qui dansent dans la lumière ambrée, de vagues formes commencent à se dessiner, tourbillonnant et s'amalgamant pour former un nuage de forme presque humaine. Vous vous frottez les yeux, somnolent, et la vision disparaît.