L'après-midi d'un faune est l'équivalent olfactif d'un vrai repas après avoir subsisté avec des snacks bon marché et trashs et l'étrangeté avant-gardiste de se faufiler dans l'ouverture d'une galerie pour chaparder des grignotages dans des installations d'art de gastronomie moléculaire. Il ne s'agit pas d'une côte de bœuf, d'une dinde ou d'un repas en particulier, mais de cette chose que vous mangez, quelle qu'elle soit pour vous, qui satisfait votre ventre, nourrit votre corps et vous fait vous sentir bien. Je suppose que cette analogie est ma façon d'admirer l'extraordinaire équilibre de ce parfum. Inspiré, je crois, à la fois par le poème d'un faune racontant ses rêves excités et par le ballet scandaleux basé sur le poème, L'après-midi d'un faune est une boîte d'abonnement au parfum mousseux-épicé-boisé-aromatique-vert-floral, enveloppé dans un nœud d'herbes amères et de céleri poivré enveloppant un cœur de thé fumé et de note de sucre brûlé de l'immortelle. Si vous aimez les parfums chyprés, vous ne pouvez pas vous tromper avec celui-ci. Si vous n'êtes pas sûre, ou si vous êtes novice en matière de parfum, c'est un excellent point de départ.

Il faut un peu de temps pour s'habituer à ce parfum, car il ne correspond pas tout à fait à ce à quoi je m'attendais : Je pensais qu'il s'agirait d'un encens moussu, terreux et cuiré, mais il s'agit avant tout d'un parfum de rose épicée avec quelques touches végétales poussiéreuses d'immortelle et de myrrhe et de cire d'orris. Gentil et doux avec une qualité animale rustique mais douillette : M. Tumnus rentre chez lui en flânant dans un labyrinthe de haies avec un bouquet de roses, mais de petits animaux se sont soulagés dans les sous-bois. Le bouquet est agrémenté de mauvaises herbes et noué avec un ruban fantaisie. C'est un peu excentrique, mais je le verrais bien grandir avec moi !