Complicated Shadows de 4160 Tuesdays est un parfum pour les heures insomniaques, les promenades nocturnes dans les rues désertes de votre ville natale, les points de repère familiers étrangement déformés par le jeu de l'ombre et de la lumière de la lune. Le bois de santal chaud et velouté murmure en contraste avec la note froide de l'ombre, évoquant le silence haletant des espaces liminaux et intermédiaires. L'iris et le narcisse sont ici enveloppés de mystère, leurs murmures floraux terreux sont teintés d'une ironie acerbe, faisant mijoter l'angoisse existentielle sous la surface des réflexions introspectives. Voilées dans un brouillard de vanille amère, ce sont les rêveries inquiétantes, les ténèbres nocturnes et les paysages obsédants de ceux qui ne rêvent pas, perdus dans l'obscurité.
Je n'aime pas comparer les parfums entre eux, en particulier les comparaisons entre un produit de niche ou un créateur indépendant et un produit d'une grande maison... et j'entends des artistes de tous horizons, tout le temps, déplorer le fait qu'ils détestent être comparés à d'autres artistes. Je m'excuse donc par avance auprès de mes artistes bien-aimés, mais je sais que les comparaisons avec quelque chose que vous connaissez déjà peuvent parfois vous aider à évaluer quelque chose de nouveau.
Cela dit, ma première impression des Ombres Compliquées a été celle d'une élégance froide et crépusculaire... et il y a une parenté certaine avec L'Heure Bleue de Guerlain, ce chef-d'œuvre mélancolique enveloppé d'un crépuscule poudré. Cependant, Complicated Shadows se débarrasse du lourd manteau de poudre, révélant une sensation plus accessible et contemporaine. L'Heure Bleue, même si j'ai envie de l'aimer, n'a jamais été ma tasse de thé. Mais Complicated Shadows ? Je pourrais en boire à la pelle. Dans le noir. Au milieu d'une route déserte. Sur le coup de minuit.
